Re/De/Construire les forntieres. Theories&Arts

 

Les frontières entre ordre et altérité

 « Bordering, ordering, othering », le titre inspirant de Henk van Houtum et Ton van Naerssen[1] (2002), résume la politique des frontières. J’en énumérai les principales caractéristiques : L’ambition du nouveau domaine à s’affirmer comme un des leaders du tournant spatial en sciences sociales ; la détermination des études des frontières pour adresser les questions cruciales de pouvoir, souveraineté, de/re/territorialisation, différence, altérité et le pathos constructiviste de cette nouvelle vision dans laquelle les frontières perdent leur grammaire géographiques et leur solidité politique et deviennent compétition et lute pour le sens, la signification et le pouvoir.

Toutes ces caractéristiques sont cruciales pour mon analyse qui se situe au croisement de la surproduction de frontières, d’un coté, et de la surproduction de représentations, significations, imaginaires, d’un autre.

Le paradoxe du concept de frontières est qu’il émerge en même temps que son opposé et s’affirme en face d’une vague gigantesque, un vrai tsunami théorique qui était supposée l’écraser. La globalisation – la mode théorique incontestable des années 1990 à 2010 – décrit la de-frontalisation du monde, la fin du pouvoir défini et ancré territorialement et l’émergence du système-monde qui a une hiérarchie et une structure – centre et périphérie – mais cette structure est déterritorialisée, elle est économique, politique et symbolique. « The world society created by globalization cut across national boundaries, not only economically, but through a multiplicity of social circles, communications’ networks, market relations and lifestyles, more of them specific to any particular locality »[2].

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L’espace se rétrécit comme une peau de chagrin. Le géographe Etienne Piguet illustre cette dévolution par une série d’images du globe comme une installation d’art contemporain : un grand globe en 1840 qui diminue considérablement en 1930 avec les trains et la massification des bateaux, encore plus rétréci dans les années 30-60 avec les vols longues distances, déjà tout petit dans les années 80 avec les low cost. Quel est l’imaginaire du globe au XXIe siècle ? Plus d’image matérielle – juste un point d’interrogation – ‘?’ – dans le schéma de Piguet[3]. Les sciences sociales savent mieux ce que l’espace a été que ce qu’il est en train de devenir.

Nouvelles métaphores expriment ce monde déterritorialisé – liquidité, fluidité, flux, réseaux. Au même moment quand les chercheurs de-solidifient le monde et les lieux, les artistes expérimentent avec de nouvelles formes passant sinueusement de l’une a l’autre ou plusieurs dans une seule comme la sculpture de Jean Arp Evocation of a form, qui est ‘humaine, lunaire, spectrale’.

Les frontières sont dégradées comme symbole du passé, du monde fixe de « l’espace des lieux » remplacé progressivement par « l’espace des flux »[4].

 

« Le roi est mort ! Vive le roi ! » Le nouveau siècle commence avec la mort de la distance et la naissance du monde sans frontières. Le « quand » et le « comment » n’ont rien d’accidentel : en 2001 The Economist publie « The death of distance ». Il proclame à la fois le diagnostic – monde dé-frontiarisé – et le label idéologique – révolution: « Wireless is killing location, putting the world in our pockets. The communication revolution is profoundly democratic and liberating, leveling the imbalance between large and small, rich and poor. The death of distance, overall, should be welcomed and enjoyed »[5].

 

Symptomatiquement, la problématisation et la critique de la mondialisation ne réhabilitent pas les frontières car ils partagent ses métaphores spatiales et attaquent le concept par d’autres perspectives comme les nouvelles inégalités de Zygmund Bauman[6].

David et Goliath illustrent la distribution de forces entre les études des frontières et la mondialisation. Comme dans l’histoire biblique, David se montre inventif et vital et renforce sa position par trois arguments :

– Ce qui est remarquable dans la situation actuelle n’est pas tellement l’effacement des frontières, mais l’explosion de nouvelles frontières, leur multiplication et diversification – biométriques, fonctionnelles, internes, temporelles, intelligentes, symboliques…

– La mondialisation restructure le monde par des institutions ‘sans frontières’ (compagnies multinationales, ONG internationales) et techniques financières globalement harmonisées. Dans ce monde de plus en plus économisé, la nécessité de frontières ne fait qu’augmenter à cause de leur impact sur la formation d’identités. Les frontières à la fois délimitent et mettent de l’ordre, « B/ordering ». Elles cadrent les identités et définissent l’altérité : « The material inscription of borders constitutes a strong act of imagination in the world. Producing a safe interior, borders create a membrane or buffer zone linking both in a particular way, projecting the imagination of a larger, encompassing reality on the ground »[7].

– Le troisième argument est assez original par son autoréférentialité – les frontières existent parce que les études de frontières existent : « Increasing academic interest in boundaries suggests they exist very firmly… »[8].

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Tournant spatial

 

« Le global a remplacé l’universel et l’espace a remplacé le temps »[9]. Aussi opposées que la mondialisation et les frontières peuvent être, elles expriment toutes les deux la même transition – d’une conception du social vers une autre, la première ayant le temps comme pierre angulaire, la seconde – l’espace. Cette transition épistémologique n’a pas pour objectif de tourner le dos à la temporalité ou à la durée. Ses ambitions s’orientent dans deux autres directions : relativiser le déterminisme, inhérent à l’historicisme, et surtout, donner une chance à la contingence[10].

Le tournant spatial exprime le caractère radical de cette transition théorique et ses ambitions à offrir une compréhension active de l’espace : « Space is not only a passive reflection of social and cultural trends, but an active participant, i.e. geography is constitutive as well as representative »[11]

L’espace comme construction sociale est la seconde idée forte. Être situé dans l’espace acquiert une signification plus profonde et complexe, l’accent théorique étant mis de plus en plus non seulement sur la multiplicité des échelles, mais aussi sur la multiplicité des acteurs (agencies) : « Foundational is the insight that space is socially produced; rather than a mere physical container for the play of social forces and temporal relations, space is conceived at once as both the medium and presupposition for sociality and historicity »[12].

 

La voie des sciences sociales vers l’espace comme construction sociale est déjà pavée par la philosophie. Dans « Autrement qu’être » Emanuel Levinas demande si la proximité est la mesure de l’intervalle décroissant entre deux points ou secteurs de l’espace vers la frontière de la contigüité et même de la coïncidence et apporte deux réponses : alors le terme de proximité aurait un sens relatif ; son sens propre et absolu serait « l’humanité »[13] (Levinas 2004, p. 81).

Emmanuel Levinas est représentatif de la transition, brillamment élaborée par la philosophie contemporaine, de la conception Euclidienne de l’espace comme espace géométrique vers la compréhension de Descartes de l’espace comme attribut des choses vers la conception phénoménologique. M. Heidegger insiste que nous ne pourrons pas demander ce que le temps/espace est, nous pourrons simplement demander comment le temps/espace nous arrivent[14].

Deux œuvres d’art contemporain illustrent ce passage de la conception classique à la conception contemporaine de l’espace : le célèbre « Balzac » d’August Rodin et le « Post-Balzac » de Judith Shea. La sculpture de Rodin montre l’éminent écrivain plus grand que nature, le génie créatif au dessus du flux ordinaire des choses. La lecture contemporaine de Judith Shea sculpte la robe sans l’homme à l’intérieur. Dans le premier cas nous admirons la plénitude, dans la seconde le manteau est vide, nous voyons les contours du trou de l’Être. L’expressivité originale de la sculpture de Rodin nous provoque à l’admirer ou à la rejeter, la robe vide de Schea attend de nous à continuer l’œuvre de l’artiste, à remplir le manteau, à inventer le contenu. Et à cause de la multitude de regards des spectateurs, les contenus seront légion.

Dans la conception classique l’espace est défini en termes de géographie et de politique. Etienne Piguet le lit en termes d’inégalités sociales : « L’espace ne se contracte pas de la même manière pour tous. Dans le domaine des migrations, tout change selon qui vous êtes. Pour un professeur d’université ou un expert en informatique, les barrières à l’immigration extra européenne vont se dissoudre, lui permettant, avec sa famille, de s’établir en Suisse sans délais. Pour un demandeur d’asile, ces mêmes barrières resteront peut-être infranchissables. Pour une danseuse de cabaret en provenance de l’Europe de l’Est il sera possible de gagner en Suisse, mais pour huit mois seulement, sans aucun membre de sa famille, même un enfant, et sans pourvoir jamais espérer avoir le droit d’exercer au autre emploi que celui, bien particulier, pour lequel un permis lui a été octroyé »[15].

 

La force explicative de l’espace est dégradée. Proximité/espace sont moins des variables spatiales dans l’interprétation de processus sociaux, ils sont plutôt expliqués par les facteurs sociaux. La localisation et la distribution géographique des groupes sociaux comme les refugiés deviennent exclusivement fonction de politiques gouvernementales et de stratégies individuelles pour s’y adapter ou y résister. Les concepts pertinents ne sont plus distance/proximité, mais la fermeture politiquement régulée ou les inégalités définies socialement : « Cette géographie est aussi celle de l’inégalité du monde »[16].

Nous retrouvons les deux conceptions de l’espace dans l’interprétation des frontières aussi. La première – diachroniquement et théoriquement – définit les frontières comme un phénomène empirique ; la seconde met l’accent sur la construction, les usages et les significations : « ce qui compte c’est la fonction et le processus plus que la forme et la localité »[17].

La première approche positiviste mobilise l’argument que « any union which does not encompass the world implies a differentiation from its environment and hence is characterized like any system or organization by its borders »[18]. Elle observe les problèmes réels et les conditions structurelles qui déterminent la nature des frontières[19]. L’approche post-positiviste s’intéresse plus aux pratiques sociales, les narrations, le symbolisme. L’objectivité n’est pas évaporée, mais s’éclipse comme dans le tableau de Sol Lewit ou initialement il est visible et accentué, mais a chaque pas devient plus distant et vague.

Chaque conception a sa propre temporalité politique et historique. Anssi Paasi circonscrit le contexte géopolitique ou sont enracinées ces interprétations, ainsi que leurs implications politiques. L’idée de frontières fixes est la « traduction » théorique du monde « fixe » de la Guerre froide. L’approche constructiviste se réfère au monde globalisé après la Guerre froide ou le nombre d’États a presque doublé et qui a créé l’intégration régionale et des blocs comme l’UE, NAFTA, etc. Les ambitions théoriques varient aussi. Chaque frontière est unique, la recherche empirique est nécessaire. La seconde approche est tentée par les conceptualisations et le jeu entre contextualisations et abstractions. Les deux approches partagent la conception de Max Weber que les frontières ne sont pas tellement des démarcations casuelles, mais plutôt des institutions politiques. Toutes les deux sont théoriquement équipées, bien que de manière différente, à les appliquer.

Résumant le déplacement des frontières des frontières, Anssi Paasi synthétise les développements des études des frontières dans l’interprétation complexe des frontières comme : « …not merely border lines in ‘border regions’. Boundaries are hence to be found not only on border areas but in wider social practices and discourses all around societies; they are impregnated with social power that manifests itself not only in politics, but also in economics, culture, education/socialization and governance. Boundaries are part of the material and discursive practices/processes by which the territorialities of societies are produced and reproduced »[20].

Le nouveau domaine déclare fortement ses ambitions non seulement d’explorer de nouveaux territoires et d’analyser l’espace, la territorialité et les frontières à travers de nouvelles lentilles, mais aussi d’attaquer les hiérarchies conceptuelles des sciences sociales pour les décentrer, reconfigurer et recartographier : « The ‘border’ has been mobilized as a strategy among those wishing to destabilize bounded categories of class, race and gender in the service of a new cultural and spatial politics attuned to multiplicity and ‘difference’ »[21]

 

 

Explosion des frontières

 

La conceptualisation des frontières suit trois lignes différentes: la première est centrée sur les nouvelles frontières comme Schengen[22]; la seconde réconcilie et compacte temps et espace dans les frontières temporelles[23], la troisième accentue l’émergence de frontières technologiques comme les biométriques. La frontière biométrique condense un énorme potentiel symbolique et défie imaginaires, représentations, images. Il a une carrière artistique réussie, jouant plusieurs personnages dans des films (Children of men), romans (Surveillance), spectacles de danse (A cure for surveillance)[24].

Une image des frontières est particulièrement attractive, séduisant auteurs, chercheurs, l’imagination publique. Le bestseller Aéroport d’Arthur Hailey en atteste. Le livre décrit l’aéroport comme un microcosme de la société ou sont mélangés hautes technologies, management de systèmes complexes, volonté humaine, détermination et fort leadership. Les décennies après le roman ne font que renforcer son poids symbolique qui a quitté la sphère de l’imaginaire pour devenir objet d’une nouvelle politique – politics at the airport[25]. « Few sites are more iconographic of both the opportunities and vulnerabilities of contemporary globalization than the international airport. The popular imagination is filled with images of postmodern hubs that cater to the contemporary road warriors and global nomads that philosopher Peter Sloterdijk and architect Rem Koolhaus have dubbed the ‘kinetic elites’. Cities into themselves – with all attendant institutions, social forces, policies, and anxieties – airports are both an exception to and paradigmatic of present-day life. Using a Foucauldian frame, they can be understood as ‘heterotopias’, social spaces that are ‘in relation with all other sites, but in such a way to suspect, neutralize, or invert the set of relations that they happen to designate, mirror, or reflect. Airoports are national spaces that connect to international spaces, frontiers that are not at the territorial limit, are grounded sites that embody mobility »[26].

Les aéroports illustrent l’idée de Marc Augé des « non-lieux » super modernes ou les relations sociales sont plus fondées sur la mobilité que sur la fixité[27].

 

Que signifie la frontière ? Parmi les nombreuses réponses, je vais en énumérer cinq :

– La mort est le plus terrifiant et le plus visible impact des frontières. Des Africains dans la Méditerranée, des Mexicains a la frontière avec les États-Unis, les victimes des passeurs de frontières sont nombreuses et en croissance. Leur géographie a été cartographiée dans une importante étude de MigrEurope. Je ne citerai qu’un fait – Gibraltar, 3300 personnes en seulement 3 ans morts juste a cause du désir de traverser la frontière.

Personnes déplacées. La centralité des frontières détermine les classifications. Le même type de migrant s’évadant pour les mêmes raisons – guerre, nettoyage ethnique, persécution, etc. – est classifiée différemment en fonction de son (in)capacité à traverser les frontières – réfugié ou déplacé.

Business. L’économie des frontières est florissante. Elle prend une variété de formes : illégales comme le trafic, ainsi que légales comme le commerce transfrontalier, le « commerce des valises », les travailleurs vivant dans un pays et travaillant dans le pays voisin.

Politique. On observe le développement et l’institutionnalisation des politiques européennes de frontières, la multiplication des contrôles à des non frontières : ils commencent bien avant les frontières dans les consulats, sont systématiques et sévères aux aéroports, continuent avec des contrôles a l’intérieur du pays surtout pour les représentants des minorités visibles et pénètrent même dans le « lit » – le plus intime de la sphère privée avec les contrôle des mariages blancs.

Identités. Elles sont toujours définies par le jeu entre appartenance et exclusion, identité et altérité, Nous et les Autres.

 

 

 

Production d’ordre

 

Deux courants de pensée – l’interprétation des frontières comme « spatialisation des identités, de la nation et du danger »[28] et la conception de Foucault de la société dominée par des technologies de sécurité et la microphysique du pouvoir qui incorporent le contrôle social dans l’individu lui-même convergent et interférent pour justifier b/ordering comme le noyau théorique, politique et civique des études des frontières.

Ordonner les interprétations de l’ordre est mission impossible que je vais attaquer en distinguant trois approches: la critique radicale de la normalisation de procédures biométriques exceptionnelles; le concept de « e-portes » différentiant l’accès à l’espace et à la sécurité; la théâtralisation de la biométrique et de la sécurité.

Giorgio Agamben, auteur de l’avant garde du concept de « frontières biométriques généralisées » explique son refus de voyager aux États-Unis à cause de la tentative pour : « accustom citizens to supposedly normal and humane procedures and practices that had always been considered to be exceptional and inhumane. Today’s electronically enhanced possibilities of the state to exercise control over its citizens […] were unimaginable in the past. But there is one threshold in the control and manipulation of bodies, the transgression of which would […] equal a next step towards what Foucault has referred to as the progressive animalization of man through extremely refined techniques. The electronic registration of finger prints, the subcutaneous tatoo [sic] and other such practices must be located on that threshold »[29].

Dans la même ligne de pensée, mais remplaçant la critique radicale par une discussion informée et comparative de la sécurité biométrique Maguire développe l’idée d’une série d’« e-portes » qui différencient l’accès à l’espace et aux privilèges[30]. Le mariage de la sécurité et des technologies biométriques donne naissance à la citoyenneté biométrique.

 

La même idée de frontières virtuelles, pouvoir Foucaldien et obsession sécuritaire est développée dans la perspective originale de rituels et spectacles publics. L’immigration illégale en est un exemple parlant. Le lieu central de l’exercice de la loi devrait être les employeurs qui embauchent la main d’œuvre illégale. Ce lieu est pourtant si invisible, si caché qu’il est incapable d’exciter l’imagination publique. Les politiques excellent dans la visibilisation pour attirer l’attention publique, produire de l’affectivité et de la satisfaction d’un gouvernement fort et efficace. Ici viennent les frontières avec leur « matérialité » et potentiel imaginaire, prêtes à être transformées en scène de spectacle. La politique migratoire devient politique symbolique : « Immigration enforcement is a ‘public spectacle’ where actual enforcement becomes a highly visible display of authoritarian maneuvers by uniformed personnel (De Genova 2005). This spectacle gives the impression that the state is indeed in control of the border »[31].

La théâtralisation exprime la charge affective des frontières, leur double dimension esthétique et affective, l’intensité des représentations. L’exemple de Paasi met le pont entre la production d’ordre et la troisième fonction cruciale – la production d’altérité.

 

 

Production d’altérité

 

Quand Frédéric Barthes définit les frontières, il souligne que le contenu culturel (langage, religion, ethnicité) est moins important que la relation entre Nous et les Autres et en fait n’est actualisée dans celle-ci. La rencontre compte. Ce n’est qu’en elle que Nous croisent les Autres dans le conflit, la compétition, la coopération.

Les frontières produisent l’altérité dans trois sens différents :

– Les définitions politiques et mentales des frontières cadrent la politique des identités ;

– Décidant quoi inclure et quoi exclure, les frontières spatialisent l’identité et l’altérité leur assignant différents statuts légaux et politiques: « Those ‘inside’ have different possibilities of action than those ‘outside’ »[32] ;

– Les frontières définissent, mais ne déterminent pas l’altérité. Elles ont un visage de Janus, « poised between openness and closure, inclusion and exclusion, fear and desire »[33].

 

 

La production de frontières, d’ordre et d’altérité pourraient être résumée en deux tendances : La de-frontialisation des États comme conséquence de la mondialisation est contrebalancée par une floraison impressionnante et une diversification des frontières ; chercheurs et artistes s’ingénient à réinventer avec concepts et formes l’espace et à re/de/construire les frontières.

 

 

Anna Krasteva

 


[1]. Henk van Houtum & Ton van Naerssen, « Bordering, ordering and othering », Tijdschrift voor economische en sociale geografie, vol. 93, issue 2, 2002, pp. 125-136.

[2]. Ulrich Beck, « Beyond the nation state », New Statesman. 6 December 1999.

[3]. Etienne Piguet, « La fin de la géographie ? », Chroniques Universitaires de l’Université de Neuchâtel, 2004, pp. 124-133.

[4]. Manuel Castells, The informational city, Oxford, Blackwell, 1999.

[5]. Frances Cairncross, The Death of Distance: How the Communications Revolution Will Change Our Lives, Londres, Harvard Business School Press, 2001, p. 2, cité par Etienne Piguet, op. cit., p. 6.

[6]. Zygmund Bauman, Globalization: the human consequences, New York, Columbia University Press, 1998.

[7]. Anssi Paasi, Territories, boundaries and consciousness: the changing geographies of the Finnish-Russian boundary, New York, J.Wiley & Son, 1996.

[8]. Anssi Paassi, « The changing discourses on political boundaries. Mapping the backgrounds, contexts and contents », in Henk van Houtum, Olivier Kramsch & Wolfgang Zierhofer (dir.), B/ordering space, Londres, Ashgate, 2005, p. 24.

[9]. Goran Therborn, « From the universal to the global », in International Sociology, vol. 15, n° 2, pp. 149-150.

[10]. Anna Krasteva, « L’étranger – le citoyen du monde globalisé ? », in Anna Krasteva & Antony Todorov (dir), La mondialisation et les nouvelles limites du politique, Sofia, Éditions EON, 2004, pp. 104-112.

[11]. Barney Warf & Santa Arias, The spatial turn: interdisciplinary perspective, New York, Routledge, 2008, p. 8.

[12]. Henk van Houtum, Olivier Kramsch & Wolfgang Zierhofer (dir.), op. cit., p. 4.

[13]. Emmanuel Levinas, Autrement qu’être ou au delà de l’essence, Paris, Poche, 2004.

[14]. Je voudrais exprimer ma gratitude à Zhang Haojun de Capital Normal University à Pekin pour ce résumé brillant des conceptions occidentales de l’espace/temps.

[15]. Etienne Piguet, op. cit., p. 8.

[16]. Idem, p. 8.

[17]. Anssi Paasi, op. cit., 2005, p. 664.

[18]. Pierre Hassner, « Fixed borders or moving borderlines? A new type of border for a new type of entity », in Jan Zielonka (dir.) Europe unbound, Londres, Routledge, 2002 p. 41, cité par Svetlozar Andreev, « The border in Southeast Europe – democratic legitimacy and security issues in an enlarging European Union », in Southeast European and Black Sea Studies, vol. 4, n° 3, 2004, p. 379.

[19]. Svetlozar Andreev, op. cit.

[20]. Anssi Paasi, op. cit., 2005, p. 669.

[21]. Henk van Houtum, Olivier Kramsch & Wolfgang Zierhofer (dir.), op. cit., p. 4.

[22]. Maunu Häyrynen, « The Transboundary Landscape of the EU-Schengen Border », in Borderlands, vol. 24, n° 2, 2009, pp. 57-61.

[23]. Hannes Palang, Kadri Semm & Lies Verstraete, « Time Borders: Change of Practice and Experience through Time Layers », in Borderlands, vol. 24, n° 2, 2009, pp. 95-105.

[24] Javier Duran, « Virtual borders, data aliens, and bare bodies: culture, securitization, and the biometric state », in Journal of borderlands studies, vol. 25, n° 3 & 4, 2010, pp. 219-229.

[25]. Mark B. Salter (dir.), Politics at the airport, Minneapolis, Londres, University of Minnesota Press, 2008.

[26]. Idem. p. IX.

[27]. Marc Auger, Non-places: introduction to anthropology of supermodernity, New York, Verso, 1995 & Mark B. Salter, op. cit.

[28]. Anssi Paasi, op. cit., 2005, p.18.

[29]. Giorgio Agamben, « Bodies Without Words: Against the Biopolitical Tatoo », in German Law Journal, vol. 50, n° 2, 2004, pp. 168–169, cité dans Mark Maguire « Vanishing borders and biometric citizens », in Gabriella Lazaridis (dir.), Security, insecurity and migration in Europe, Londres, Ashgate, 2010, p. 31.

[30]. Mark Maguire, op. cit.

[31]. Javier Duran, op. cit., p. 221.

[32]. Tapio Tamminen, Pahan viehätys Natsismin ja terrorin lähteillä, Helsinki, Otava, 2004, p. 403.

[33]. Henk van Houtum, Olivier Kramsch & Wolfgang Zierhofer (dir.), op. cit., p. 12.

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